mardi 23 octobre 2012

LE TRÔNE DE LA (BONNE) SURPRISE

On nous en avait tant rebattu les oreilles que je m'attendais à un énième livre de Fantasy sans queue ni tête et écrit de façon ultra-linéaire avec douze mots de vocabulaire, l'équivalent d'un TWILIGHT à la sauce orque en quelque sorte... Hélas, de nos jours, la popularité d'un titre aurait tendance à avoir un effet de repoussoir !

Il m'a donc fallu six ans avant de fourrer le nez dans LE TRÔNE DE FER de George R.R. Martin. Et force m'est de convenir que c'est une réussite, du moins dans le premier tome.

Certes, ça n'est pas un chef d'oeuvre et les mânes de Tolkien peuvent ravaler leur colère...
Mais les personnages de Martin sont bien campés, il y a une vraie construction, un vrai style et le tout se lit agréablement avec juste ce qu'il faut d'envie de continuer à chaque fin de chapitre.


Si on ne peut s'empêcher de penser à la GESTE DES PRINCES D'AMBRE de Zelazny, pour la multitude de personnages et les complots de famille, mais aussi pour l'élégance de l'écriture, Martin sait s'en démarquer en créant un univers sombre, rude, rugueux qui ne laisse qu'assez peu de place à l'humour. Mais surtout, il réussit le tour de force de ne pas lâcher le lecteur alors qu'il ne se passe quasiment rien au fil des pages et que l'action se résume globalement aux tâches et responsabilités quotidiennes des personnages.

Reste à savoir si l'auteur a su tenir ce niveau de qualité sur les cinq (et prochainement sept) volumes que compte la série...

Note du 22/11/2012 : Dans la version française, ce n'est pas 5 mais 14 tomes que compte la série, l'éditeur ayant décidé de tronçonner chaque (gros) volume original en trois (petits) tomes français, ce qui lui permet de faire de substantiels bénéfices (3 tomes à 7,50 € rapportent plus qu'1 volume à 16 €).
Toujours est-il que j'avoue avoir jeté l'éponge au mitan du 4e tome. Si le style est toujours riche et enlevé, hélas "l'histoire" est sans tenants ni aboutissants, ni message, ni rien. On assiste simplement à une succession de péripéties guerrières et de crocs en jambe diplomatiques dont on finit, non par se lasser, mais simplement par ne plus avoir cure. "Ser Martin" tire à la ligne et a bien l'intention d'épuiser le filon... Il ne fait qu'épuiser son lecteur.

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