mardi 30 octobre 2012

OH QU'IL EST BIO, OH QU'IL EST LAID !




L'événement culturel du jour, de la semaine, du mois, voire de l'année, du moins d'après la radio généraliste de service public qui ponctionne ma redevance audiovisuelle, c'est la sortie du dernier album de Daniel Guichard. Pardon, de Benjamin Biolay. Bon. À l'écoute, ça donne des nappes de synthé avec un type sous neuroleptiques qui lâche un bout de phrase quand il en a envie ou s'il lui reste un peu de force pour susurrer... On sent bien qu'il se fait considérablement chier et qu'il préférerait être ailleurs que dans son disque, mais que voulez-vous, c'est la crise, manger, nouilles à l'eau, tout ça, tout ça... 
Je crois que j'ai du mal avec la culture contemporaine... Serais-je un vieux con ? Me demande...

lundi 29 octobre 2012

BOUNTY AU PARADIS



La Bounty n'est plus. Le navire, construit en 1960 pour le film "Les Révoltés du Bounty" avec Marlon Brando, a coulé ce matin au large de la Caroline du Nord, victime de l'ouragan Sandy. Deux marins sur les seize membres d'équipage sont portés manquants.

plus de détails ici : http://goo.gl/Ievkd

vendredi 26 octobre 2012

SAVE A SHEEP, SINK A SHIP


La fête de l'Aid el-Kebir commémore la soumission d'Ibrahim (Abraham) à Dieu, puisqu'ayant accepté d'égorger son fils Ismaël sur l'ordre de Dieu. Mais ce dernier envoie l'archange Gabriel, qui, au dernier moment, arrête la main d'Ibrahim et remplace l'enfant par un mouton, lequel servira d'offrande sacrificielle.

Depuis un peu plus de 70 ans, les Anglais luttent contre le sacrifice des ovins, raison pour laquelle ils ont lancé l'opération "Save a Sheep, Sink a Ship" durant laquelle ils sacrifient non un mouton, mais un (voire plusieurs) marin français. Pour se faire, ils se rendent régulièrement en pèlerinage dans la petite ville de Mers (Somme). Lors de la cérémonie, il arrive que l'archange Gabriel soit facétieusement remplacé par un missile Exocet, ce qui est une tradition plus récente initiée par les autorités françaises.

mercredi 24 octobre 2012

LES LIVRES DES BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES SONT GRATUITS





"Knowledge Wins" et "Public Library Books Are Free"...

En ces temps troublés de restrictions budgétaires et de droits d'auteurs (ou bien plutôt d'éditeurs ou de diffuseurs) tout puissants, à l'heure où la BNF et ses fonds risquent d'être livrés, nus, pâles et fragiles à la voracité des marchands privés, il serait bon de se le rappeler...

mardi 23 octobre 2012

LE TRÔNE DE LA (BONNE) SURPRISE

On nous en avait tant rebattu les oreilles que je m'attendais à un énième livre de Fantasy sans queue ni tête et écrit de façon ultra-linéaire avec douze mots de vocabulaire, l'équivalent d'un TWILIGHT à la sauce orque en quelque sorte... Hélas, de nos jours, la popularité d'un titre aurait tendance à avoir un effet de repoussoir !

Il m'a donc fallu six ans avant de fourrer le nez dans LE TRÔNE DE FER de George R.R. Martin. Et force m'est de convenir que c'est une réussite, du moins dans le premier tome.

Certes, ça n'est pas un chef d'oeuvre et les mânes de Tolkien peuvent ravaler leur colère...
Mais les personnages de Martin sont bien campés, il y a une vraie construction, un vrai style et le tout se lit agréablement avec juste ce qu'il faut d'envie de continuer à chaque fin de chapitre.


Si on ne peut s'empêcher de penser à la GESTE DES PRINCES D'AMBRE de Zelazny, pour la multitude de personnages et les complots de famille, mais aussi pour l'élégance de l'écriture, Martin sait s'en démarquer en créant un univers sombre, rude, rugueux qui ne laisse qu'assez peu de place à l'humour. Mais surtout, il réussit le tour de force de ne pas lâcher le lecteur alors qu'il ne se passe quasiment rien au fil des pages et que l'action se résume globalement aux tâches et responsabilités quotidiennes des personnages.

Reste à savoir si l'auteur a su tenir ce niveau de qualité sur les cinq (et prochainement sept) volumes que compte la série...

Note du 22/11/2012 : Dans la version française, ce n'est pas 5 mais 14 tomes que compte la série, l'éditeur ayant décidé de tronçonner chaque (gros) volume original en trois (petits) tomes français, ce qui lui permet de faire de substantiels bénéfices (3 tomes à 7,50 € rapportent plus qu'1 volume à 16 €).
Toujours est-il que j'avoue avoir jeté l'éponge au mitan du 4e tome. Si le style est toujours riche et enlevé, hélas "l'histoire" est sans tenants ni aboutissants, ni message, ni rien. On assiste simplement à une succession de péripéties guerrières et de crocs en jambe diplomatiques dont on finit, non par se lasser, mais simplement par ne plus avoir cure. "Ser Martin" tire à la ligne et a bien l'intention d'épuiser le filon... Il ne fait qu'épuiser son lecteur.

ÉPINGLÉS


C'est notre lot, nous finirons tous ainsi : mis à sécher sur une corde à linge...

TRIPALIUM


L'emploi, l'emploi, l'emploi... Du travail partout, du travail pour tous ! 



Peu importent les circonstances, les conditions, peu importe que ça pollue, que ça soit nuisible pour la santé, pour le moral, pour le bonheur. 



Mais... euh... pourquoi ?

PROMO DU MOMENT !!!

Qu'on se le dise, dès aujourd'hui et jusqu'au 26 octobre, vous pouvez vous arracher mes ouvrages "papier" HUMEURS NOIRES et RENART LE GOUPIL sur Lulu, en profitant d'une remise de 20 % grâce au code JEKYLL à cette adresse : http://www.lulu.com/spotlight/herveloth
Par la même occasion, profitez-en donc, si ce n'est déjà fait, pour vous procurer le livre de ma collègue - et néanmoins amie - Tagrawla Ineqqiqi LE JOUR DE CETTE VEILLE-LÀ selon les mêmes conditions à cette adresse : http://www.lulu.com/spotlight/tagrawlaineqqiqi

MEDIOCRATURE


Pas un média, écrit, audio ou vidéo, qui ne parle ou ne reçoive l'auteur de cet événement éditorial qu'est "50 Nuances de Grey" (titre français ridicule puisque traduit en mot à mot du titre américain qui contient un jeu... de mots !).
Nous avions déjà été témoins d'un pareil phénomène avec les Harry Potter de J.K. Rowling : les exclamations du genre "Comment ? Les enfants savent et veulent lire ??? mais c'est merveilleux !!!" remplirent des milliers de colonnes de journaux, occupèrent des centaines d'heures d'antenne. Et pour quoi, en définitive ? Une série d'ouvrages au vocabulaire pauvre, à l'imagination banale et aux scénarii indigents.
Puis vint Stephenie Meyer et son cycle des vampires neurasthéniques et pudibonds. "Comment ? Les ados savent et veulent lire ??? mais c'est merveilleux !!!" Encore plus mal écrits qu'Harry Potter (ce qui est gageure !), ils furent un véritable jackpot.
Le grand manège du culte du produit médiocre (je suis d'une magnanimité que je ne soupçonnais même pas) et consensuel était lancé...
"Comment ? Les femmes au foyer savent et veulent lire ??? mais c'est merveilleux !!!"
Madame James le dit en toute franchise : elle se revendique de la collection Harlequin. Elle a simplement dilué son eau de rose dans l'eau de bidet.
Mais alors, d'où vient l'enthousiasme ? Les médias ne sont pas seuls responsables : 50 Shades of Grey fut un succès (numérique) avant qu'un seul journaliste s'y intéresse.
Il fut un succès moyen d'un auteur moyen pour des lecteurs/trices moyens.
"Comment ? Les médiocres savent écrire et veulent lire ??? mais c'est merveilleux !!!"
Oui, nous vivons l'avènement du médiocre : une presse médiocre transforme des faits médiocres en événements planétaires pour plaire à une foule médiocre. La mondialisation ne peut fonctionner qu'en s'adressant au plus petit commun dénominateur des 6,5 milliards d'individus... D'où nécessairement une hauteur de barre qui relève plus du saut de haie que du saut à la perche.
"Comment ? Les hommes savent et veulent lire ??? mais c'est merveilleux !!!" Non, seuls les mâles n'ont pas encore été touchés par la grâce de la littérature facile (la pop-litt comme disent les saxons). Car il n'est pas aisé de lire tout en faisant la queue devant un Apple Store.
Dans le même temps, l'attribution du prix Nobel de littérature au chinois Mo Yan fait un entrefilet dans la presse.
La Médiocrature a de beaux jours devant elle.